Changements dans les pratiques de dépistage de l’antigène prostatique spécifique en Ontario entre 2003 et 2012

Louis Watson

Abstract


Objectifs : La présente étude analyse les changements survenus entre 2003 et 2012 dans les pratiques de dépistage de l’antigène prostatique spécifique (APS) chez les hommes âgés de 35 ans et plus en Ontario. Nous établissons des facteurs associés aux tests de l’APS, examinons si les directives de dépistage relatives à l’âge sont respectées et si les tests sont réalisés de manière opportuniste. Sont également étudiés la relation entre le revenu, le niveau d’éducation et le suivi régulier auprès d’un médecin ainsi qu’une estimation de la prévalence des tests de dépistage de l’APS en 2012.

Méthodologie : Nous avons utilisé des données provenant de l’Enquête sur la santé des collectivités canadiennes (ESCC) pour estimer la proportion d’hommes ayant passé un test de dépistage de l’APS en 2003, que nous avons ensuite comparée à une estimation similaire (population semblable) datant de 2012. Nous avons également étudié les liens entre le recours au dépistage et des facteurs sociodémographiques. Nous avons élaboré des analyses de tableau de contingence afin de caractériser les changements ainsi qu’une analyse de régression logistique afin d’évaluer les différences, tout en rendant compte de l’éventuel rôle confusionnel d’autres facteurs.

Résultats : Entre 2003 et 2012, une augmentation du recours au test de l’APS a été observée chez les hommes de 35 à 49 ans et chez ceux de 75 ans et plus. En 2003, 18 % des hommes de 35 à 49 ans et 74 % des hommes de 75 ans et plus ont dit avoir déjà passé un test de l’APS. En 2012, ces chiffres avaient augmenté de 20 % chez les répondants de 35 à 49 ans et de 84 % chez ceux de 75 ans et plus. L’analyse de régression logistique a révélé qu’en 2012 un homme dans la tranche d’âge de 70 à 74 ans affichait la plus haute probabilité d’avoir passé un test de l’APS comparativement à un homme du groupe des 35 à 49 ans (rapport des cotes [RC] = 25,9; intervalle de confiance [IC] = 19,9 – 33,8).

Conclusion : En Ontario, des tests de l’APS semblent être menés de manière opportuniste, touchant alors des groupes non recommandés par les directives de la province. En effet, on observe une augmentation marquée du recours au dépistage chez les personnes non comprises dans les tranches d’âge énoncées par les directives ontariennes en matière de dépistage de l’ASP, c’est-à-dire de 35 à 49 ans et 75 ans et plus. Il semble que la plupart des tests de dépistage de l’ASP en Ontario soient opportunistes et que les directives relatives à l’âge soient peu respectées.

Mots-clés : éude transversale, Canada et Ontario, test de l’APS, cancer de la prostate, dépistage du cancer


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